Vive la liberté
Mise à jour : 06/07/2017

Pendant des décennies le lapin n’a été considéré que comme un animal bon à être confiné en clapier ou en cage. Jugé sale et destructeur, la vie en liberté dans le foyer n’était pas pour lui. Aujourd’hui fort heureusement, grâce à un gros travail d’information et d’éducation, un grand nombre de lapins bénéficient d’un mode de vie semblable à celui du chat : un coin réservé avec ses jouets et ses gamelles, un bac à litière et la possibilité d’aller et venir librement dans la maison. Sauter le pas entre semi-liberté et liberté totale est très aisé et simplifie finalement la vie de tout le foyer. Pour les humains : plus d’enclos qui gâchent la décoration du salon ni de grilles à enjamber. Pour les lapins : plus de frustration d’être enfermés en attendant l’heure de la sortie.

Pourquoi la liberté ?

Après tout, il est bien sage dans sa cage et il ne demande même pas à sortir. Dès lors, pourquoi s’embêter avec cette histoire de liberté ? Pendant ses sorties, c’est tout juste s’il bouge ! Il n’est pas rare, lorsque nous parlons de liberté que l’on nous réponde « Mon lapin n’aime pas la liberté, il aime sa cage ! Quand j’ouvre, il n’en sort pas ! »
Le fait qu’un lapin confiné en cage n’en sorte pas ne signifie pas qu’il n’aime pas la liberté. Ceci signifie avant tout qu’il est effrayé par l’environnement et choisit la sécurité de sa cage. Il ne préfère pas l’enfermement à la liberté. Il préfère la sécurité au danger. Avec ce type de lapin, il faut du temps et un minimum de préparation mais le confinement n’est jamais la solution.

Le confinement, en empêchant un comportement naturel, est responsable d’un grand nombre de pathologies touchant les lapins de compagnie : obésité, pododermatite, fragilité du squelette, faiblesse musculaire, ralentissement du transit, sablose ou calcul urinaire. En permettant à votre lapin de vivre en liberté, vous agissez donc pour sa santé. Vous améliorez également son moral et lui permettez de développer sa personnalité. Un lapin confiné, dont le comportement naturel est bridé, ne peut pas exprimer sa personnalité. Bien sûr vous pouvez en percevoir les grandes lignes mais vous ne pourrez jamais en découvrir tous les aspects. Pour qu’un lapin s’exprime, il a en effet besoin d’espace, de divertissement, d’interaction et de temps. Votre lapin si timide peut devenir un petit clown toujours prêt à s’amuser avec ses jouets ou un aventurier pour lequel chaque recoin de la maison n’aura plus de secret.

Bien préparer la liberté

Bien souvent lorsque les propriétaires de lapins décident de faire le grand saut vers la liberté totale, ils pensent qu’il suffit d’ouvrir l’enclos ! Dans certains cas, c’est en effet suffisant mais dans d’autres, cette liberté non préparée se solde par un échec cuisant : le lapin souille toute la maison et se met à faire des bêtises qu’il n’avait jamais commises auparavant. On patiente en se disant qu’il faut qu’il s’habitue et puis, lassé de laver le sol et de réparer les dégâts, on referme l’enclos… parfois définitivement.
Tous les lapins sont épris de liberté mais ils ont également un grand besoin de limites. Les lapins de garenne passent une grande partie de leur temps à baliser leur territoire d’urine et de crottes afin d’indiquer à leurs subordonnés, comme à leurs rivaux, les limites à respecter. Vos lapins ont eux aussi besoin d’avoir des frontières bien délimitées. Pour un lapin vivant en enclos, c’est très simple : les frontières sont physiquement représentées par des grilles. Si vous avez pris soin de l’éduquer, il comprend qu’en franchissant la grille il pénètre sur votre territoire et il le respecte. Si vous ne l’avez pas éduqué, il considère qu’il peut conquérir ce nouveau territoire et ne se prive pas de le marquer de jets d’urine ou de crottes. Il est donc primordial d’éduquer votre lapin à la propreté et au respect du territoire et de vos biens. Parallèlement à ce travail d’éducation vous devez également repenser l’environnement afin de l’adapter aux besoins de vos lapins. En effet, même si la notion de liberté est essentielle, elle n’est pas suffisante. La liberté est un élément du bien-être mais la notion de territoire est tout aussi capitale. Votre lapin doit pouvoir être libre de ses mouvements mais il doit également pouvoir exprimer son comportement naturel sans nuire à votre habitat et sans prendre de risque.

Aménager l’environnement

Si votre lapin vit en semi-liberté dans un grand enclos, il profite probablement déjà d’un équipement adapté à ses activités. En revanche s’il vit en cage, il y a de fortes chances pour que son équipement soit réduit au strict minimum : un bac à litière, une gamelle et un biberon. Dans ce cas, repenser l’environnement est indispensable !
Remplacer la cage par un enclos serait déjà un gros progrès pour votre lapin. Ainsi il serait confiné mais profiterait de loisirs et d’un équipement plus adapté. Lorsque vous aurez installé votre enclos, il faudra l’équiper d’un coin repos (un tapis), d’un coin repas (gamelles pour l’eau, la verdure et éventuellement les granulés) et d’un coin toilettes équipé d’un bac à litière auquel vous ajouterez un râtelier à foin. Une fois cette installation terminée, vous devrez réfléchir aux loisirs que vous pourrez proposer à votre lapin.

Favoriser l’exercice et le jeu pour éviter la destruction

Le lapin domestique conserve un grand nombre de comportements reliques hérités de ses cousins sauvages. Il aime gratter, creuser, ronger, fouiller à la recherche de nourriture savoureuse, courir, sauter, ramper, se cacher etc. Chaque lapin a cependant ses préférences : tel aime lancer des objets en l’air, tel autre s’amuse à passer dans des tunnels, tel autre adore les casse-tête. Il est donc important, avant d’investir dans une multitude de jouets, de bien observer votre lapin lors de ses promenades afin de cibler ses besoins. Concentrez-vous sur les besoins principaux : se cacher et se défouler. Une cabane réalisée dans un carton fera une parfaite cachette. Des cartonnettes de papier toilette se transformeront en jouets grâce à quelques coups de ciseaux. Votre lapin pourra assouvir deux besoins fondamentaux sans que vous n’ayez à dépenser le moindre centime !
Le principal frein à la mise en liberté totale des lapins est la peur des dégâts qu’ils peuvent réaliser dans l’habitat. Effectivement, les lapins peuvent détruire de nombreuses choses grâce à leurs incisives mais le font-ils réellement ? Non. S’ils sont éduqués, s’ils bénéficient d’un habitat adapté, si votre logement est sécurisé, votre lapin ne fera pas plus de bêtises que votre chat ou votre chien. Un chat possède des griffes qui lui permettent de déchirer la tapisserie, lacérer un canapé, réduire en lambeaux des rideaux… le met-on en cage pour autant ? Un chien peut réduire en miette un fauteuil, creuser les murs, souiller les tapis… le met-on en cage pour autant ? Pourquoi réserver un traitement différent au lapin ? Le besoin de détruire ne vient que si l’animal s’ennuie, souffre ou n’a pas la possibilité d’exprimer son comportement naturel. Le lapin rongera vos plinthes s’il n’a rien de mieux à faire. Si vous lui offrez des objets à ronger, s’il a un copain avec lequel jouer : il se détournera de vos biens. S’il passe son temps à monter sur votre lit pour gratter la couette et la grignoter, offrez-lui un substitut. Vous trouverez un grand nombre d’astuces et d’idées de jeux et de défouloirs sur le site.

Quand supprimer définitivement les grilles ?

Si votre lapin vivait en cage et que vous lui avez aménagé un enclos, vous devez régler diverses petites choses avant la mise en liberté totale. Utilise-t-il bien son bac à litière ? Dans un premier temps, il peut l’utiliser correctement lorsque l’enclos est fermé mais l’oublier lors de ses sorties. C’est un comportement assez classique auquel on remédie par l’éducation. Observez votre lapin et rappelez-lui régulièrement de retourner chez lui faire ses besoins. Il peut également s’agir de souillures volontaires qui n’ont rien à voir avec de la malpropreté. Votre lapin peut tout simplement effectuer un marquage de territoire. Celui-ci cessera au bout de quelques jours lorsqu’il sera rassuré quant à l’absence de danger. Chez les lapins non stérilisés ce phénomène peut en revanche être très installé et donc difficile à corriger. La stérilisation est alors recommandée car elle est une aide à la propreté du logement mais également une condition indispensable à la cohabitation avec un autre lapin (idéalement de sexe opposé).
Respecte-il votre territoire ? Un lapin éduqué comprend parfaitement la différence entre son territoire et le vôtre. Lorsque vous supprimez les grilles, votre lapin garde en tête cette frontière. S’il a envie d’évacuer du mécontentement ou de la frustration en rongeant, il se rend sur son territoire et ne détruit pas le vôtre. S’il s’évertue à continuellement ronger vos affaires alors qu’il a de nombreux jouets destinés à cet effet sur son territoire, c’est que le travail d’éducation n’a pas été effectué avec assez de rigueur. Votre lapin soit n’a pas intégré les limites de son territoire soit n’a pas intégré la hiérarchie du foyer et vous teste. Vous devez donc poursuivre le travail et corriger vos erreurs avant de lâcher le petit sauvageon en liberté totale.
Une fois ces conditions réunies, plus rien ne fait obstacle à la liberté totale !